ce n'est que quand j'ai failli me faire ecraser par une moto en plein passage pietons que je me suis rendue compte que le feu etait rouge et qu'il y avait tout un monde autour de moi, pas seulement une sorte de platanes flottants et un tapis roulant en bitum.
de toute facon, depuis trois jours, chaque fois que je prends le bus ou que le metro sort en surface, j'ai l'impression que je vis dans une ville en carton. une immense et interminable maison de poupee, a chaque coup disproportionnee ( soit trop grand, soit trop petit). avec un grand tuyau d'eau au milieu.
d'ailleurs, la surprise d'une catastrophe possible, mais evitee par l'attention du motard, ca m'a fait un effet bizarre de - vas-y, marche plus vite, on va rentrer, c'est fou ici.
je ressentais chaque pas comme une agression de plus, je me sentais de plus en plus mefiante.
aussi - ce fut comme une sorte de cassure dans l'engrenage (je marche, je reflechis, gauche, droit, gauche, droit, rythme soutenu), une sorte de "putain - mais je suis la sans etre la, qu'est-ce qui se passe?" - un peu comme quand tu te reveilles en plein milieu d'un reve - ou un reveil tres brusque tout court. et puis - allez, plus vite, faut se barrer d'ici.
or cette ville en carton - on dirait que chaque foisqu'il pleut, ca va s'ecrouler, ou se tremper jusqu'aux os - euh poutres - , puis secher et s'onduler comme du papier que quelqu'un aurait mis sur un radiateur a secher, puisque c'etait un document utile.
mais aujourd'hui il a fait beau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire